XIVème Séminaire International du Réseau FONCIMED
Les systèmes agraires méditerranéens face à la crise climatique : impacts, contradictions et défis d’adaptation. Des structures foncières au territoire
Les systèmes agraires et forestiers méditerranéens, qu’il s’agisse de l’agriculture, de l’élevage ou de la sylviculture, sont très sensibles et vulnérables aux effets de la crise climatique. Dans les ombroclimats méditerranéens de latitude moyenne, le changement climatique entraîne une augmentation de l’intensité et de la fréquence des phénomènes météorologiques et climatiques extrêmes, en particulier les sécheresses prolongées ou les précipitations torrentielles. Il génère également une augmentation marquée des températures moyennes, avec des vagues de chaleur récurrentes au cours des saisons intermédiaires, en particulier au printemps, qui ont un impact considérable sur le cycle biologique des espèces naturelles et cultivées.
Dans ce contexte, malgré l’exposition de l’espace méditerranéen au changement climatique, des dynamiques aggravent sa vulnérabilité. Un des paradoxes est que les agrosystèmes méditerranéens les plus résilients aux contraintes climatiques, caractéristiquement les cultures en secs tels que les oliveraies, les vignobles ou les amandiers, optent pour des modèles intensifs irrigués vulnérables aux stress hydriques. Leur développement spatial, leur mode de culture et les aménagements hydrauliques qu’ils nécessitent (jusqu’aux barrages) transforment les sols ou les paysages hérités, et augmentent les déficits hydriques à l’échelle des bassins hydrographiques. L’intensification contribue ainsi au changement global tout en accroissant la vulnérabilité agricole. S’ajoute la diffusion récente sur la côte méditerranéenne de cultures typiques des agroclimats tropicaux qui bénéficient du potentiel thermique des plaines côtières plus méridionales, au prix d’une forte pression sur des ressources en eau déjà raréfiées.
Il y a donc un enjeu à comprendre l’évolution des systèmes agraires méditerranéens face à la crise climatique, d’une part pour en évaluer les impacts ou les contradictions, mais également pour discuter des défis d’adaptation qu’ils sous-tendent à l’échelle des exploitations, des structures foncières, des agrosystèmes, des territoires ruraux ou des régions. À titre d’exemple, l’intensification se traduit par des stratégies foncières qui remettent en cause les petites structures familiales (par de nouveaux acteurs fortement dotés en capitaux).
Le XIVe Séminaire FONCIMED est conçu comme un forum scientifique et d’experts, ayant pour vocation de favoriser une réflexion sur la durabilité des systèmes fonciers de l’agriculture méditerranéenne. Il permettra de partager les travaux de recherche et les expériences sur les impacts et les stratégies d’adaptation des systèmes agraires méditerranéens face au changement climatique, sur la base de leur pluralité et de leur diversité agro-écologique, socio- économique et culturelle.Une place particulières accordée aux savoirs et pratiques locales et ressources collectives mobilisés par les agriculteurs permettant de s’adapter et parfois d’atténuer les effets de la crise climatique. En termes de stratégies d’adaptation, les approches innovantes basées sur la résilience agricole et la diversification des cultures, la gestion durable des ressources naturelles et foncières présentent un intérêt particulier (l’eau, le sol et le foncier, les paysages, mais également l’agro-biodiversité, la conservation du patrimoine agri- alimentaire, et l’innovation sociale en termes de circuits courts…).Des travaux sont également attendus sur les politiques d’adaptation des agrosystèmes méditerranéens aux différents niveaux d’intervention sur les territoires méditerranéens, de l’européen au régional ou au local.
Thématiques proposées :
1. Adaptation des pratiques agricoles traditionnelles au changement climatique : études de cas en climat méditerranéen.
- Méthodes, techniques et productions agricoles traditionnelles résilientes au changement climatique.
- Pratiques et systèmes agraires et forestiers traditionnels face à la crise climatique.
- Modernisation de pratiques traditionnelles comme vecteur d’adaptation à la crise climatique.
2. Gestion durable de l’eau dans l’arboriculture méditerranéenne : impacts, défis et opportunités.
- Impacts de l’intensification des pratiques sur les systèmes agraires traditionnels.
- Concurrence des cultures traditionnelles avec les cultures d’exportation dites tropicales.
- Analyse des stratégies de gestion de l’eau dans un contexte de pénurie et de variabilité climatique.
- Évaluation des technologies innovantes pour l’efficacité de l’utilisation de l’eau et l’optimisation des systèmes d’irrigation.
3. Impact du changement climatique sur l’agro-biodiversité et le paysage agricole.
- Les cultures traditionnelles face à l’incertitude des conditions climatiques.
- Impacts de l’homogénéisation des paysages sur l’identité des territoires.
- Valorisation des paysages agricoles traditionnels face à la crise climatique.
4. Le rôle des réseaux alimentaires alternatifs dans l’adaptation au changement climatique : expériences réussies et défis.
- Circuits courts alimentaires, systèmes alimentaires territorialisés et souveraineté alimentaire.
- Réseaux et processus participatifs impliquant les communautés agricoles dans la prise de décision en matière d’adaptation.
- Expériences bio-régionales qui renforcent la résilience des communautés agricoles locales.
- Identification des obstacles et des opportunités pour une mise en œuvre efficace de l’agroécologie à grande échelle.
- Genre et agroécologie : renforcer l’équité et la durabilité des systèmes alimentaires.
Le Séminaire FONCIMED 2024 ne demande pas de frais d’inscription
Pour candidater, déposez un résumé (en Anglais ou en Français) de 500-700 mots (Bibliographie non-comprise) à:
Calendrier
Comité Scientifique
- Mikael AKIMOWICZ, University of Toulouse III, France
- Theodosia ANTHOPOULOU, Pantheion University, Athens, Greece
- Tristan BERCHOUX – IAMM, Montpellier, France
- Juan JIMENEZ MILLAN – International University of Andalusia, Spain
- Aymen FRIJA, ICARDA, CGIAR, Tunisia
- Stavriani KOUTSOU – International Hellenic University, Greece
- Romain MELOT–INRAE, UMR BAGAP, Angers, France
- Claude NAPOLEONE – INRAE, UR Ecodevelopment, Avignon, France
- Mustapha JOUILI, INRAT, Tunis
- Derya NIZAM, University of Izmir, Türkiye
- Rafael Mata OLMO- Autonomous University of Madrid, Spain
- Jean Christophe PAOLI – INRAE, UMR LRDE-SELMET, Corte, France
- Coline PERRIN – INRAE, UMR Innovation, Montpellier, France
- Teresa PINTO-CORREIA, University of Evora, Portugal
- Athanassios RANGOS, ELGO-DEMETER, Greece
- Stefano TARGETTI, University of Bologna, Italy
- Carolina YACAMAN – OCHOA- Autonomous University of Madrid, Spain
- Gisèle VIANEY, CNRS-CITERES, Tours, France
- Aissam ZINE-DINE, Moulay Ismail University of Meknes, Morocco
Comité d’Organisation
- Daniel FERRER JIMENEZ- Autonomous University of Madrid, Spain
- Inés GUTIERREZ BRISENO- Autonomous University of Madrid, Spain
- Mar Toharia TERAN- Autonomous University of Madrid, Spain
- Alvaro Daniel RODRIGUEZ ESCUDERO – Autonomous University of Madrid, Spain
- Sergio TIRADO HERRERO- Autonomous University of Madrid, Spain
- Rafael Mata OLMO- Autonomous University of Madrid, Spain
- Carolina YACAMAN – OCHOA- Autonomous University of Madrid, Spain